1066,
Andalousie, massacre de 5000 Juifs. Gâlâh, jeune fille juive, et Halim, poète
musulman, échappent à la tuerie. L’auteur fait traverser 10 siècles à Gâlâh,
son personnage principal. Elle deviendra ainsi la mémoire du peuple juif,
l’éternel bouc émissaire : espèce de Juif errant sans jamais trouver la
paix. C’est un roman tout à la fois historique, politique, épique, belliqueux,
religieux, littéraire : une sorte de conte philosophique qui interroge sur
l’antisémitisme, l’intolérance et la haine. Intéressant mais pas toujours
facile à suivre !
EN ROUGE et NOIR ! "Il y a une foule de livres qu'il faut avoir lus, que je n'ai pas lus, estimant sans doute qu'ils avaient été assez lus sans qu'ils aient besoin que je les lise; pendant ce temps-là, je lisais d'autres livres." (François CARADEC) Et puis, il y a tous ceux que je voudrais lire... Léo http://leoalu. blogspot.com est toujours consultable.
jeudi 27 février 2014
Théorie de la carte postale, Sébastien LAPAQUE, Actes Sud, 2013, 100 p.
Carte
postale : « Imprimé sur un support semi-rigide destiné à un usage
postal, pour une correspondance à découvert. » A l’heure des SMS, des
courriels, et des réseaux sociaux, force est de constater que la carte qu’elle
soit de vœux, d’anniversaire, de remerciements, de condoléances, d’amitié, de
bonne retraite, de convalescence ou d’autres circonstances comme la carte-vue
de vacances… existent toujours. « Il
lui était alors apparu comme une évidence qu’écrire des cartes postales était
un acte de résistance. » Trouver et acheter une carte, prendre la
plume pour l’écrire manuellement, avoir l’adresse sous la main ainsi qu’un
timbre, trouver une boîte aux lettres… quel courage pour faire passer un court
message personnel. Non pas un éloge de la carte postale mais une simple rêverie
à cœur ouvert pleine de poésie, de nostalgie, de réminiscences et de réflexions
pour une espèce de « civilisation » de ladite carte. Agréable
récréation !
lundi 24 février 2014
L’analphabète qui savait compter, Jonas JONASSON, Presses de la Cité, 2013, 475 p.
Humour
déjanté, comédie burlesque, facéties surprenantes et élucubrations
abracadabrantes, situations surréalistes : une lecture délassante mais qui
peut lasser pas ses retournements de situations répétitifs et sa longueur. Plaisir
mitigé malgré le regard et les réflexions détachées mais senties sur la
société et les cultures!
jeudi 20 février 2014
Vent de sang, Nele NEUHAUS, Actes Sud/Noirs, 2013, 446 p.
« Les
puissants de ce monde ont trouvé un nouvel ennemi formidable qui menace toute
l’humanité et qui ne s’appelle plus l’Union soviétique ou les armes atomiques
mais dioxyde de carbone » et le roman nous plonge dans le monde des
climatologues et des climato-sceptiques au sujet du réchauffement terrestre. Le
débat se pose ici entre les intérêts financiers de la société WindPro et
l’association des riverains au sujet de l’implantation d’un parc d’éoliennes
sur le Taunus. Le hic, c’est une prairie que le propriétaire ne veut pas vendre
malgré la somme de 3 millions d’euros. Le combat est âpre entre les deux
factions et en plus, il y a mort d’hommes. Pia Kirchhoff rencontrera bien des
difficultés pour résoudre l’affaire, surtout que son chef von Bodestein ne lui
sera d’aucune aide, pris de passion pour une scientifique… Ah ! quand cœur
et logique s’opposent ! Aux magouilles, corruptions, intimidations,
chantages, tromperies, mensonges, manipulations de données trafiquées… s’ajoutent
les intérêts mercantiles d’individus sans scrupules. Nele Neuhaus fait fort en
nous proposant cette intrigue à la fois originale et remarquablement maitrisée !
Du très bon polar !
lundi 10 février 2014
Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Khaled HOSSEINI, Belfond, 2013, 485 p.
C’est
un roman qui touche, qui émeut par la poésie, l’émotion, l’humanité et la
profondeur qui s’en dégagent. Malgré sa structure complexe, ce sont des destins
qui se séparent, qui se retrouvent, qui se croisent ; des leçons de vie à
travers des personnages tantôt attachants et tantôt distants mais jamais
quelconques. C’est l’Afghanistan de 1950 à nos jours, sans jugement, sans
politique, juste une esquisse des mœurs ; c’est le Paris des années 70, la
Californie des années 2000, une île grecque… sans dépaysement. C’est presque un
conte philosophique dans lequel on a le bonheur de plonger à cœur perdu !
Citation !
« Quand
j’étais petite, mon père et moi observions le même rituel tous les soirs. Je
disais mes vingt bismillah ,
et il me bordait dans mon lit, puis il s’asseyait à mon chevet et arrachait les
mauvais rêves de ma tête avec son pouce et son index. Ses doigts sautillaient
de mon front à mes tempes en fouinant patiemment derrière mes oreilles, sur ma
nuque, jusqu’à ce qu’il émette un petit pop
semblable au bruit d’une bouteille qu’on débouche chaque fois qu’il délogeait
un cauchemar de mon cerveau. Il fourrait celui-ci avec les autres dans un sac
invisible sur ses genoux qu’il refermait en tirant fort sur le cordon. Après
quoi, il ratissait l’air en quête de beaux rêves pour remplacer ceux qu’il
avait attrapés. Je le regardais incliner légèrement la tête et froncer les
sourcils, ses yeux allant d’un côté à l’autre, comme s’il s’efforçait d’entendre
une musique lointaine. Je retenais mon souffle en attendant le moment où un
sourire éclairerait son visage, où il chanterait, Ah, en voilà un, et où il mettrait ses mains en coupe pour laisser
le rêve atterrir à l’intérieur, tel un pétale qui serait tombé lentement d’un
arbre en tourbillonnant . Et doucement, très doucement – mon père disait que
toutes bonnes choses dans la vie étaient fragiles et vite perdues -, il frottait
ses paumes contre mon front pour faire entrer le bonheur dans ma tête. »
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