dimanche 31 mai 2015

Le prix Nobel, Elena ALEXIEVA, Actes Sud/Noirs, 2015, 415 p.



Sofia ! Eduardo Ghertelsman, d’origine chilienne, et prix Nobel de littérature disparaît devant son hôtel bulgare. Le cadavre d’un auteur bulgare est découvert dans un petit village isolé, déserté et envahi par des Tsiganes. C’est la maigre trame de ce roman/polar psychologique au rythme lent. Heureusement, il y a le personnage de l’inspecteur Vanda Belovsla, récemment réhabilitée, qui, avec l’aide de son coéquipier Kreustanov, va tenter d’avancer très péniblement dans l’affaire du « Nobel ». C’est lent et ça avance à tout petits pas et la moitié du récit est constitué par l’introspection de l’inspecteur Vanda : le sens de sa vie, son métier, sa culpabilité, sa sociabilité… Plus psychologique que polar, on s’ennuie parfois ! A travers son personnage, l’auteur nous dit que très rares sont les romans bulgares (à cause de la langue) qui percent et qui sont traduits par manque de savoir écrire et d’inspiration dus au « système » toujours présent dans le pays. Celui d’Alexieva, loin d’être captivant, est juste plaisant. Pas de quoi en faire un Nobel.

jeudi 21 mai 2015

Tornade, Jennifer BROWN, Albin Michel Wiz, 2015, 281 p. (Littérature jeunesse)



Jersey, 16 ans, va traverser deux tornades dans sa vie d’ado : la 1ère est météorologique et va détruire sa maison à Elisabeth dans le Midwest ; la seconde est une véritable tornade familiale. C’est une éprouvante leçon de vie pour une adolescente qui va devoir surmonter les épreuves de la vie : la mort de personnes chères, l’absence de toit, la lâcheté et l’égoïsme des adultes, leurs mensonges… L’écriture est réaliste et pleine d’émotions et de sentiments.

lundi 18 mai 2015

Apnée, Joakim ZANDER, Actes Sud, 2015, 380 p.



Pas possible de résumer ce thriller où tout se mêle : lobbyistes, cabinets d’avocat, terrorisme, chantage, espionnage (ça fait longtemps), business… avec des allers et venues dans le temps et dans l’espace, des chapitres courts qui font qu’on ne sait plus qui est qui, qui fait quoi et les liens entre les nombreux personnages… et puis tout s’enchaîne dans un scénario complexe mais très bien maîtrisé au style haletant et tellement prenant qu’on se retrouve en apnée (ouf !, j’ai terminé ma phrase !) Finalement, tout est parfait pour passer un très bon moment et c’est en plus un premier roman. Coup de cœur !

mardi 12 mai 2015

Le plus jeune fils de Dieu, Carlos SALEM, Actes Sud, 2015, 407 p.



 « L’évangile de bière-fiction a cet avantage, par rapport à un évangile traditionnel, est qu’il n’est pas nécessaire de virer tous les gros mots. » et qu’on peut y glisser alcool, drogue et coucheries… C’est un récit déjanté, disjoncté, irrévérencieux, iconoclaste et orgasmique. Imaginez Dieu junior qui arrive sur terre et vit des situations improbables comme son passage au Vatican, cet hospice de vieillards qui s’imaginent avoir du pouvoir ! Après une émission de tété-réalité dans laquelle il est ridiculisé par les animateurs, Dieu Jr est introuvable et on (la police, ses amis) le recherche pour meurtres de certains de ces animateurs. Le récit est lent et parfois lassant malgré des pointes d’humour qui font sourire ne fût-ce que dans les noms des personnages : Don Simon, surnommé Peter, ancien disciple devenu propriétaire d’une poissonnerie de luxe ; le père Aurapel, Angélique de la Garde, et l’homme d’affaires George S. Atan… Mais qui est vraiment Dieu Junior, le frère cadet du célébrissime Jésus ?

lundi 4 mai 2015

Voici les noms, Tommy WIERINGA, Actes Sud, 2015, 323 p.



Ils étaient 13 au départ, puis 7 et seulement 5 à l’arrivée : 3 hommes, une femme et un pré-ado. Ils sont des migrants venus de l’est des Carpates : de l’Oural, du Turkménistan, d’Ethiopie… Ils veulent passer clandestinement la frontière est de l’Europe pour un monde meilleur. Ils arriveront à Michaëlopole, avant la frontière, comme des morts-vivants, décharnés, loqueteux, plein de puces ayant survécu au froid, à la soif, à la faim au point de manger de la terre. C’est un récit en alternance : d’un côté, la vie d’errance des migrants, et de l’autre les interrogations et la recherche des racines du commissaire de police de Michaëlopole : est-il juif, ne l’est-il pas ? « Voici les noms » est un roman très dur qui fait réfléchir sur l’état d’un monde cruel et inhumain : le nôtre ! A mettre en parallèle avec les migrants africains qui sombrent en Méditerranée.