lundi 28 novembre 2011

MURAKAMI, Haruki, 1Q84, Livre 2, Juillet-Septembre, Ed. de Noyelles Belfond, 2011


 

Tel un alchimiste, Murakami continue à décanter (déconter ?) son intrigue au goutte à goutte : l’histoire et les destins de Tengo et d’Aomané en 1984 et en 1Q84, espèce de monde parallèle où apparaissent deux lunes. On navigue ainsi entre le monde du réel et un monde quelque peu imaginaire où le merveilleux intervient : les Little People et les chrysalides de l’air. 1Q84 est une espèce de conte philosophique dans lequel on progresse lentement mais avec bonheur. On finit par s’identifier aux personnages et on partage avec eux leur passé, leur présent, leurs rencontres, leurs questions. Il faut prendre le temps de s’imprégner des mots, des phrases, de l’atmosphère ; lire lentement et savourer ce moment de plaisir. J’attends la sortie du 3ème « livre » avec impatience (Mars 2012 ?) pour enfin connaître la suite et la chute.

mardi 22 novembre 2011

BRAGI, Steinar, Installation, Métailié noir, 2011



(Thriller psychologique islandais)

Eva Einarsdóttir et Hrafn habitent et travaillent à New-York mais leur relation bat de l’aile et ils se séparent. Hrafn décide alors de retrouver son Irlande natale. Eva fera de même et, par le biais d’une vague connaissance, elle s’installe dans un appartement hyper aménagé et hyper sécurisé à Reykjavik. Peu après son « installation », Eva commence à se poser des questions sur l’appartement lui-même et sur les autres résidents jusqu’au jour où elle se retrouve prisonnière de ses murs. Dans cette espèce de huis clos, il est question de déprogrammation mentale, de déshumanisation, d’annihilation ! « Big Brother » vous regarde ! Rêve ou réalité ? J’ai trouvé ce roman déstabilisant, hermétique et malsain.

dimanche 20 novembre 2011

PEYRAMAURE, Michel, Un vent de paradis, Le roman des troubadours, Robert Laffont, 2011



Roman historique

Cela faisait longtemps que je n’avais plus lu de Peyramaure (La passion cathare, 3t ; La lumière et la boue, 3t ; L’orange de Noël, Le printemps des pierres…) et c’est donc avec plaisir que j’ai renoué avec le roman historique. « Un vent de paradis » est l’histoire de Peire Jouvenel, herboriste de son métier et apprenti troubadour du XIIème siècle, au temps d’Aliénor d’Aquitaine et à l’aube de l’amour courtois. Une histoire dans l’Histoire et plus qu’un récit, une succession de fresques verbales aux mots oubliés (chaufournée, chanteau, fétuque, hourvari, gyrovaque, manicorde, mandore, psaltérion, chalemelle…) et aux subjonctifs imparfaits qui dépeignent le quotidien et l’atmosphère de cette époque médiévale. Un bémol, cependant : on parle trop peu des troubadours !

mercredi 16 novembre 2011

THILLIEZ, Franck, Vertige, Fleuve Noir, 2011


 
Thriller

Trois hommes apparemment sans aucun lien se retrouvent enfermés dans un gouffre sans issue. L’un est attaché au mur par une chaîne au poignet, le 2ème avec une chaîne au pied et le 3ème porte un casque en fer cadenassé avec une mini-bombe qui lui perforera le crâne s’il s’éloigne de plus de 50m de ses compagnons d’infortune. Pourquoi ? « Qui est le voleur ? Qui est le menteur ? Qui est le tueur ? » Et qui dit « huis clos » dit méfiance, suspicion, agressivité, menaces, confessions… avec quelques sursauts d’humanité.
Après avoir lu les 5 précédents Thilliez avec bonheur, j’ai été quelque peu déçu par l’intrigue moins travaillée, moins poussée de « Vertige ». Néanmoins, la tension et le suspens sont là et on veut savoir. L’entracte était en tout cas agréable : lu en 1 jour !

lundi 14 novembre 2011

MURAKAMI, Haruki, 1Q84, Livre 1, Avril-Juin, Ed. de Noyelles Belfond, 2011


 
Japon, Tokyo, 1984 (clin d’œil à Orwel !)
Deux personnages principaux : Tengo et Aomané, qui se partagent les chapitres. Tengo est prof de mathématique mais aussi lecteur/critique et écrivain qui travaille pour Komatsu, éditeur manipulateur. Aomané est prof d’arts martiaux, masseuse et tueuse à l’occasion.
Au départ, ils n’ont rien en commun : chacun vit sa vie ; son présent avec son passé et ses souvenirs. C’est un peu comme s’ils gravissaient une colline sur des versants opposés. On pressent à travers ce que les narrateurs nous disent de leur vie qu’ils seront amenés à se trouver, à se retrouver… au sommet. Le récit progresse lentement et les fils de la toile se tissent chapitre après chapitre avec bonheur et une petite pointe de fantastique/SF. « Le passé – tel qu’il était peut-être – fait surgir sur le miroir l’ombre d’un présent – différent de ce qu’il fut. ».
C’était pour moi un réel plaisir de décanter ce premier tome et j’attends impatiemment de pouvoir lire le second (déjà paru) et ensuite le 3ème. Ambiance et atmosphère captivantes.
Réel plaisir !

mardi 8 novembre 2011

WILLIAMSON, Eric Miles, Bienvenue à Oakland, Fayard, 2011



« Chaque ligne respire la crasse, la pluie noire, le cambouis, la bière tiède et le tabac froid. T.Bird, le narrateur, dégueule sa rage par écrit à même le sol d’un box de parking pourri. » (Le Soir, 04/11) Il faut aussi supporter que le narrateur vous postillonne, à travers le tutoiement, les frustrations de celui qui a touché le fond du fond et vous vomisse sa désespérance. Quant à moi, j’ai vite sorti la tête de cette eau saumâtre pour respirer un air un peu plus frais.