mercredi 30 janvier 2013

Les poètes morts n’écrivent pas de romans policiers, Björn LARSSON, Grasset, 2012, 490 p.



                       Polar littéraire suédois

… surtout s’ils meurent avant d’en terminer l’écriture. Un véritable cocktail de polar et de littérature qui commence à pétiller dès le départ et qui explose à la fin dans une « chute » vertigineuse. Inutile de dire qu’il sera beaucoup question de poésie opposée à la littérature romanesque et policière. Ajoutez à cela un zeste de monde de l’édition, d’impérialisme américain, de capitalisme, de parachutes dorés, de racisme, d’extrême droite, de sentiments et d’amitié… Roman riche : construction des phrases, style, personnages bien typés, psychologie fine, récit dans le récit… Polar rare, original et donc un petit nectar de polar. (En plus, un petit clin d’œil au commissaire Wallander de Mankell !)

mardi 22 janvier 2013

Le prisonnier du ciel, Carlos RUIZ ZAFON, Robert Laffont, 2012, 340 p.



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Présenté comme la suite de « L’ombre du vent » et de « Le jeu de l’ange », ce roman reprend certains des personnages et l’ambiance des deux précédents récits : la librairie Sempere, le père et Daniel, le fils, mais c’est plus l’histoire de Fermin Romero de Torres. Si j’ai trouvé l’intrigue moins dense, moins fantastique et plus à la Dumas (Le comte de Monte Cristo), j’ai dû attendre la fin du récit pour pouvoir retourner trop brièvement au « cimetière des livres oubliés ». La magie a donc moins bien fonctionné mais heureusement le style, l’écriture et l’atmosphère, eux, ont agi (Merci, Monsieur Maspéro !) Pas un coup de cœur mais un bon roman.

J’habite en bas de chez vous, BRIGITTE, Pocket n° 13404



Lu par hasard pour aider une étudiante, j’ai été pris par ce récit de vie, ce témoignage. Brigitte, l’auteure, nous retrace son parcours : fille de la honte, elle vit une enfance heureuse dans une famille d’accueil, elle revient à sept ans dans sa famille biologique accueillie par une gifle et les violences maternelles continueront jusqu’à ses 15 ans. A 41 ans, suite à des violences « conjugales », elle claque la porte et se retrouve dans la rue, seule, sans toit, sans argent et va devoir survivre dans la jungle des SDF. Récit émouvant mais pas larmoyant, c’est la dure réalité de la rue sans apitoiement. Il est bon qu’on nous ouvre les yeux, qu’on chasse une bonne fois pour toutes les à priori et les préjugés.  Il est plus facile de descendre que de remonter ! « La rue, c’est l’horreur. La réinsertion, c’est pire ». « Je ne suis pas à l’abri, vous non plus. » Il est terrible le regard des autres ! Interpellant !

lundi 14 janvier 2013

La sirène, Camilla LÄCKBERG, Actes Sud, 2012, 411 p.



           Polar Thriller.              ♥♥♥

C’est le 6ème et le meilleur millésime de la saga « Erika Falck » de Läckberg : un intrigue extrêmement bien construite, une maîtrise parfaite de l’ellipse littéraire, un suspens finement insuflé, des personnages bien typés, une pointe de psychologie, de social et de familial font que l’on passe un excellent moment. On tremble et on compatit avec Erika et Patrick. Inutile de dire que je lis Camilla depuis « La princesse des glaces » quand elle a été présentée comme la rivale suédoise de Stieg Larsson (« Millénium »). Coup de cœur pour ce polar/thriller.

jeudi 10 janvier 2013

Rosa Candida, Audur Ava ÓLAFSDÓTTIR, Zulma, 2010, 353 p.


              Récit islandais.                        ♥♥♥
 Arnljótur a 22 ans, sa maman est morte le jour où sa petite fille naît, fruit du hasard d’un quart de nuit passée avec l’amie d’un ami. Il décide de quitter l’Islande pour le continent afin d’aller faire revivre la roseraie et le jardin délaissés d’un monastère perdu dans une petite localité haut perchée. Il apporte avec lui les boutures d’une rose rare cultivée par sa mère, une rose pourpre à huit pétales. Si sa fille, Flora Sol, est le fruit du hasard, c’est aussi le hasard qui lui fera en prendre soin. Récit tendre, attendrissant, émouvant, ingénu, candide, hors du temps… Si « la beauté est dans l’âme de celui qui regarde » alors celle de ce roman est dans l’âme de celui qui sait lire. Œuvre rare à qui sait ouvrir son cœur !